Le sociologue et économiste Bernard Friot, l’ex-sénatrice Laurence Cohen (groupe communiste, 2011-2023 ) et la journaliste indépendante Rozenn Le Saint (Mediapart, Reporterre, Le Monde) étaient invités à Bugeat pour exposer les dérives d’un système de santé attaqué par le libéralisme économique. Mais il s’agissait aussi de réfléchir aux alternatives avec Antoine Prioux, pharmacien de Bugeat et militant d’une santé « anticapitaliste, écologique et sociale ». La soirée était à l’initiative de l’association P4pillon et du réseau MilleSoins, collectifs de professionnels de santé qui organisent une juste répartition géographique des soins, utilisent des logiciels autonomes de données, et mutualisent les moyens techniques.

Le sociologue Bernard Friot a d’abord exposé les principales attaques historiques du régime général de la sécurité sociale que serait la convention de secteur 2 en 1979 puis la création des complémentaires de santé en 1988. La journaliste Rozenn Le Saint a ensuite démontré comment les laboratoires pharmaceutiques profitent du système de santé pour créer des profits gigantesques, provoquant parfois des pénuries de médicaments. « En 10 ans, l’industrie pharmaceutique a supprimé 10 000 emplois en France » a ajouté l’ex-sénatrice Laurence Cohen, avant de conclure : « ce système de sécurité sociale était révolutionnaire. Immédiatement le patronat n’en voulait pas et il a tout fait pour l’abattre dès sa création ».

Antoine Prioux a ensuite exposé les initiatives du réseau MilleSoins et le projet de coopérative d’entraide basé sur des valeurs anticapitalistes, écologiques et sociales. Olivier Prioux, pharmacien de Faux-la-Montagne a également pris la parole pour alarmer sur la possible disparition des pharmacies rurales au profit des centres commerciaux comme le centre Leclerc, à Ussel.

En forme de conclusion, l’assemblée a eu droit à une sortie spectaculaire de Bernard Friot sur la sémantique utilisée par Antoine Prioux : « Moi je ne suis pas anticapitaliste, Antoine, je suis communiste ! Et ce que j’apprécie énormément ici c’est que les choses se font par en bas ! Le communisme il se fait par en bas, pas par en haut ! ».